mardi 15 mai 2012

Lettre ouverte à François Hollande Président de la République de France: Les camerounais ont besoin de liberté.


Monsieur le Président,

CamerNation vous félicite de votre victoire décisive à la dernière élection à la présidence française, c'est une célébration de la démocratie que nous autres Camerounais pouvons juste en rêver.



François Hollande Président de la République de France


Monsieur le président, CamerNation est un mouvement qui regroupe des Camerounais autour des idées et actions pour l'avènement de la démocratie au Cameroun. Nous venons par la présente lettre ouverte vous signifier un besoin urgent, un besoin pressant, un besoin de vie ou de mort de tout un peuple: Le besoin de liberté.

Le peuple Camerounais comme le peuple de France et le peuple de toutes les nations aspire à la liberté. Les Camerounais aspirent à une nation où les libertés individuelles seront respectées, nous aspirons à une nation démocratique où nous serons libres de choisir nos dirigeants, nous aspirons à une nation ou nous, le peuple est souverain.

En raison des liens historiques, en raison de l'influence que la France a eue depuis maintenant près d'un siècle dans la vie de nos populations, en raison des intérêts énormes que nos pays ont en commun, nous vous adressons aujourd’hui, alors que vous venez d'accéder aux plus hautes fonctions de l'état Français, nos doléances. Monsieur le président nous allons commencer par vous donner quelques détails de la vie de nos populations et vous apporter des arguments solides pour soutenir la nécessité de la France à nous venir en aide.



30 ans de vie sous la Dictature Biya


Paul Biya Président de la République du Cameroun



Depuis le 6 Novembre 1982, Monsieur Biya assume la présidence de la république du Cameroun. Il n'a pas été élu, il a hérité de façon constitutionnelle le pouvoir a la démission du président Ahidjo. Le parti Unique d'alors  l'UNC a été renommé en RDPC, les promesses de changement sur fond de rigueur et moralisation ont été faites au peuple. Le pays a continué sur la lancé du parti unique, qui s'est accaparé toutes les Mairies et les sièges à l'assemble nationale. Une clique des proches et Amis du président Biya ont occupé tous les postes importants, ils se sont enrichis au vu et su de tous quand le pays s'enfonçait graduellement dans une crise économique terrible. Toute opposition a été écrasée comme sous Ahidjo, les leaders d’opinions et journalistes ont été jetés en prison et torturés, beaucoup ont perdu la vie.

Au cours des années 1990 le vent des libertés et démocraties a soufflé sur le Cameroun, les étudiants et autres citoyens sont descendus dans les rues pour manifester en réclamation de la démocratie et plus de liberté. La réaction du gouvernement de Biya a été sans concession, la révolte a été écrasée dans le sang, des milliers de Camerounais ont perdu la vie.

En 1992, toujours sous la pression de la rue, le pouvoir a été forcé de légaliser des partis d’opposition et d'organiser des élections. La fraude fait rage, de l'avis de tous Paul Biya a perdu les élections, la cours suprême au mépris du partage des pouvoirs, l’a prononcé quand même vainqueur. Le peuple s’est révolté devant ce flagrant délit de vol d'élections, une fois de plus la réaction du régime a été extrême, l'armé a écrasé les manifestations dans le sang. La constitution Camerounaise limite à ce moment la durée du mandat présidentiel a 5 ans. En 1996 la constitution est modifiée par une assemblée nationale acquise au régime, le mandat présidentiel passe de 5 ans à 7 ans.

Apres les élections de 1992 et la modification de la constitution de 1996, le régime  commence un travail, de consolidation du pouvoir, de destruction méticuleuse de l'opposition crédible et de clientélisme au sommet de l'état. Les ennemies du régime et les journalistes sont jetés en prison, les journaux sont censurés et leur locaux vandalisés par les forces de l’ordre.

En 1997, Biya se représente aux élections,  ce qui logiquement est perçu comme son dernier septennat. La loi électorale impose des élections à un tour, au grand damne des partis d'oppositions et de la volonté du peuple. Il remporte les élections selon les chiffres officiels, dans des conditions douteuses et devant une opposition déstabilisée. Le calvaire pour le peuple continue, avec un taux de chômage record, une jeunesse aux abois qui s'exile en nombre important vers l’Europe et l'Amérique.

En Février 2008, le peuple Camerounais redescend dans la rue, pour s'opposer à un projet de changement constitutionnel que le régime a amorcé pour annuler la limite de mandat présidentiel. Le peuple a compris la manœuvre du régime et sa volonté de se  maintenir à jamais au pouvoir. La jeunesse sacrifié est au front de la manifestation, le régime déploie sa redoutable force d’élite récemment constitue (le BIR: Bataillon d'Intervention Rapide)  contre les jeunes manifestants pacifiques. La riposte est terrible, il y a des centaines de morts, on parle des femmes et des enfants massacrés, des jeunes sont jetés dans le fleuve Wouri par-dessus le pont du même nom.

A la faveur du changement de constitution de 2008, Biya se représente aux élections présidentielles en Octobre 2011, devant une opposition moribonde et pratiquement inexistante. Il remporte les élections dans les conditions douteuses et avec un taux d'abstention record, seul 30% de Camerounais en âge de voter participent.


En Février 2008 des citoyens Camerounais tombent sous les balles du régime Biya


La concentration et confiscation de pouvoirs



Aussitôt le nouveau septennat amorcé, Biya et ses amis ont commencé l'exécution de la phase ultime de sa consécration comme chef absolu : la concentration et confiscation de tous les pouvoirs.

Son ex premier ministre et ministre de l’intérieur sont arrêtés et jetés en prison sous des charges de corruption et détournement de fonds. Il est de l'avis de tous que c'est plus un règlement de comptes à des personnes qui sont perçues comme potentiels concurrents politique.

Les juges et autres fonctionnaires de la justice jouent le jeu de l'exécutif, ils sont convoques à la présidence de la république au vu et su de tous pour recevoir des instructions sur des affaires judiciaires en cours et avenir. Cela en claire violation du partage de pouvoir et de la constitution. Les sentences visiblement fantaisistes et persécutrices sont collées aux individus, adversaires politiques, sans que le crime ne soit élucidé.

Le régime Biya contrôle désormais l'assemblée nationale à une majorité écrasante, 150 députés sur 180 sont du RDPC, le parti au pouvoir. Les lois sont désormais dictées depuis le palais présidentiel d'Etoudi. En Avril 2012 une nouvelle loi électorale est écrite et imposée par le régime, même certains députés RDPC, le parti au pouvoir, s'y sont opposés. Cette nouvelle loi électorale contient plusieurs mécanismes devant contribuer à garantir au régime, le contrôle des élections avenir à tous les niveaux de la vie nationale. La nouvelle loi électorale renforce la restriction des conditions d'éligibilité des Candidats et augmente le montant de la caution aux différentes élections à des montants record, bien au-delà des moyens de la très grande majorité des Camerounais.



La destruction de la démocratie, le lynchage de l’opposition et annulation de tout espoir de changement


Le régime de Biya est passé maitre en la stratégie de détruire toute possibilité d'opposition, et par la toute possibilité de changement:

Les partis d'oppositions sont méticuleusement discrédités par de histoires de diffamation que le régime injecte dans la presse.
Lors des élections le moindre gain des partis d'opposition sont vite monnayés par le pouvoir en échange des postes de nomination et d'autres cadeaux matériels.
Les partis d'opposition se voient régulièrement interdire l’accès aux medias publics.
La liberté de réunion et de manifestation est étroitement contrôlée par le régime, les moindres marches et manifestation publique se termine par des arrestations musclés.
Les leaders d'opinion et de partis sont arrêtés et jetés en prison, sans jugement, où certains croupissent pendant des années en détention provisoire.

La menace et persécution quotidienne sont le lot de ceux qui parlent à l'encontre des actions du régime. Les entreprises et emploi des leaders politique et d'opinion sont soumis à la menace et tracasseries permanente.

Tout opposant vivant au Cameroun ou en visite au Cameroun est soumis à cette torture institutionnelle. Le régime travaille pour façonner l'opinion à l'idée que s'opposer à ses intérêts garantie à quiconque une vie de chien errant.




Un peuple Camerounais libre est un meilleur partenaire pour la France


Au détriment des intérêts de quelques entreprises Françaises qui profitent du statu quo au Cameroun, nous pensons que l'état Français devrait regarder le gros plan, regarder l'avenir, l'intérêt supérieur de nos deux peuples.

Les évènements des dernières années ont profondément entamé l'opinion publique Camerounaise sur les méthodes de la France au Cameroun.

Le régime Biya a massacré des centaines de jeunes pendant les manifestations de Février 2008 sans que les autorités Françaises ne disent mot. Le peuple est désormais suspicieux des intentions de la France, face aux agissements et dérives de la Françafrique, à l'exemple l'intervention Française en Côte D'ivoire et en Lybie. Les Camerounais veulent savoir si la France intervient au nom de la justice humaine ou tout simplement pour protéger ses intérêts. Nous pensons Monsieur le Président que vous avez l'opportunité de répondre à nos nombreuses questions et de nous rassurer sur les bonnes intentions du peuple frère de France.

A l'exemple des relations entre la Grande Bretagne et les Etats Unis, nous pensons que le Cameroun et la France peuvent entretenir des bonnes relations mutuellement bénéfiques dans un proche avenir. Entre ancienne colonie et pays colonisateur, la normalisation des relations vers le progrès est donc possible. Nos deux pays peuvent bénéficier sur les plans Politique, Economique et socio-culturel.

Le Cameroun est un pays au potentiel naturel et humain énorme. Le chômage chronique qui frappe en ce moment le Cameroun est plus une conséquence directe des actions du régime Biya. Les jeunes Camerounais abandonnés à eux même malheureusement sont obligés de joindre la masse grandissante de migrants africains vers l'Europe.  Le régime Biya soutient l’exclusion la double nationalité au Cameroun, pour ses intérêts égoïstes, un importante part du potentiel humain Camerounais se trouve aujourd’hui à l'étranger. Un potentiel capable sur le plan technique et économique de relever le Cameroun au rang des nations économiquement respectables.

Le peuple Camerounais est fatigué, de l'avis de tous, le pays est au bord de l'explosion sociale. Le risque de guerre civile est désormais plus important que jamais avec les conséquences que cela implique pour la sous-région d'Afrique centrale, région riche en intérêts pour la France.

Monsieur le président nous espérons que cette lettre trouvera écho dans votre administration et que vos actions viseront à aider le peuple Camerounais à accéder à la vraie démocratie et à la liberté. Nos liens historiques et le potentiel avenir, donnent à notre combat une issue gagnante gagnante pour nos deux pays.

Veuillez agréer monsieur le président, excellence, l'expression de notre très haute considération.

CamerNation: Mouvement de réflexion et d’action pour la démocratie au Cameroun.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire